axelle rioult

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Humble

Quand une simple pelouse n’est pas tondue... de mars à octobre. Deux transects* sont choisis et « dessinés », dans le parc de la clinique Saint-Jean à Saint-Lô. Nous observons, répertorions, déplantons, photographions, replantons les plantes sauvages identifiées.

*Transect : dispositif d’observation de terrain, au sein d’un espace défini.


Un travail de recherche artistique, poétique et scientifique à partir de la trilogie HOMO/HUMUS/HUMBLE dont la racine commune est TERRE : penser l’Homme à partir d’un travail sur la terre, d’apporter en quelque sorte la terre à l’intérieur de l’hôpital, espace où l’on s’occupe des hommes. Les plantes évoluent dans un monde, que l’on peut dire parallèle, parce que peu visible ou peu regardé, elles se déplacent, suivent une transformation lente et continue due aux changements climatiques, aux déplacements des hommes passeurs de graines, volontaires ou non, aux changements technologiques ; tout comme les langues, la culture, les maladies, les richesses, qui ne se plient pas aux frontières officielles, auxquelles la plupart des humains sont soumis. La richesse botanique est issue de ces différences, d’une grande diversité et nous donne à voir, que tout est relié.

Axelle Rioult, 2015



La flore bas-Normande est composée d’environ 1700 espèces et cette grande richesse est favorisée par la diversité des milieux que l’on rencontre de la Hague aux grandes forêts du Perche, du bocage virois aux massifs… sans oublier la vallée de l’Orne. La présence sur notre territoire des deux axes géologiques que sont le massif armoricain à l’Ouest et le bassin parisien à l’Est participe également à cette remarquable prolixité. Certaines espèces s’adaptent à des conditions écologiques très larges, quand d’autres se cantonnent à des aires géographiques restreintes, étant géoféodées à des milieux rares ou à des conditions écologiques plus strictes. Toutes ces conditions sont soumises aux changements naturels des milieux ou aux bouleversements liés à l’homme et ses activités. Notre couvert végétal, à l’image du monde est en perpétuel mouvement. Porter un regard sur ce qui nous entoure, observer la nature et prendre la mesure de sa beauté, de sa fragilité, c’est se mettre en lien, c’est retrouver la place qui a été la nôtre.

Patrick Martin, botaniste

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